Le territoire des Mauges

Village des Mauges
Village des Mauges

Les Mauges sont un territoire situé au cœur du triangle Nantes – Angers – Cholet et couvrent actuellement la partie sud-ouest du Maine-et-Loire.

Une terre supposée des Ambilatres ou des Anagnutes

On manque de sources précises (principalement De Bello gallico de Jules César ou l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien) pour situer à l'époque antique les Mauges soit sur les terres des Ambilatres soit sur celles des Anagnutes cantonnant alors les Ambilatres plutôt dans l'actuel Pays de Retz. Ces deux peuples celtes armoricains auraient été ensuite soustrait par les romains pour être rattachés à la province romaine d'Aquitaine en récompense de la loyauté du peuple Pictons aux romains dans le conflit avec les peuples armoricains voisins (Vénètes, Namnètes, etc.). Cette terre est ensuite devenue le pagus medalgicus (pays du métal) en raison de son sol riche en minerais.

Selon la Petite histoire du pays des Mauges de Christophe Besler, « à l’origine, [le territoire des Mauges] se limitait à une aire comprise entre la Moine et la Sèvre ». Mais dans Un pays à géométrie variable du n°5 de la collection Les Cahiers des Mauges éditée par le Carrefour des Mauges, Teddy Véron et Bertrand Delahaye indiquent que « durant l’Antiquité, le cœur des Mauges correspond à peu près au cours très élargi de l’Èvre entre Jallais et Montrevault, auquel s’ajoute la rive sud de la Loire de Chalonnes à Champtoceaux ».

La christianisation

Florent, prêtre poitevin sous le Haut Moyen-âge, implante les premiers lieux de culte sur le Mont Glonne, futur site de construction de l’abbaye de Saint-Florent. « Dès lors », raconte Christophe Besler, « les disciples de Florent [tel Macaire ou Maurille] s’établissent dans les Mauges ». Mello Martis ou Meldacum (pour Christophe Besler), actuel Saint-Pierre-Montlimart, en constitue alors le cœur chrétien. Les invasions dites « barbares » par les romains placent ce qu’il convient encore d’appeler le pays Mauge sous contrôle des Wisigoths et en frontière de l’avancement des troupes franques de Clovis. L’établissement d’institutions religieuses et le ralliement des Francs à la chrétienté auraient permis la stabilisation du territoire et surtout sa préparation aux futures invasions.

Le territoire « Mauge » à l’aube du IIe millénaire

Dans sa situation frontalière le pays Mauge est le terrain continuel de conquêtes : Sarrasins, Bretons, Vikings se succèdent. Les Bretons le prendront avec ses voisins de Tiffauges et d’Herbauges. Puis, après l’avoir livré un temps aux Vikings venus conquérir les lieux par la Loire, le reprendront en 942 avec l’accord du comte de Poitiers. De cet échange, la Chronique de Nantes tirera une cartographie des frontières du pays Mauge. La Loire est incontestablement la frontière nord. A l’est, les rives gauches du Layon et de l’Hyrôme constituent une ligne de frontière, de la Loire jusqu’à Saint-Georges-des-Gardes, excluant ainsi Chemillé. Les Cahiers des Mauges poursuivent : « plus au sud, le menhir appelé “Pierre fiche” ou “Père fiche” sur la commune actuelle de Trémentines, marque le point le plus excentré des Mauges[…]. Les frontières méridionales et occidentales proposées […] résultent d’hypothèses reposant sur les limites des seigneuries et des évêchés au XIe siècle, qui se superposent de manière troublante ». Enfin, la limite ouest suit une ligne allant de Bouzillé jusqu’à La Chaussaire et au territoire actuel de La Regrippière, excluant l’actuel canton de Champtoceaux et Le Fuilet. La frontière sud suit d’abord la Sanguèse et les limites sud de Gesté, La Blouère, Saint-Macaire et nord du May. La plupart des localités bordant la Divatte, la Sèvre nantaise ou la Moine font encore partie du pagus de Tiffauges.

Foulques Nerra

Foulques Nerra, de la Bretagne à l’Anjou

De son mariage avec Roscille de Blois, la veuve du souverain de Bretagne Alain Barbetorte, Foulques II le Bon, deuxième comte d’Anjou, va également devenir comte de Nantes puis Duc de Bretagne. De là vont naître le rapprochement du pays Mauge vers l’Anjou. Il confie la propriété de la plupart des villages à Renaud Torench, vicomte d’Anjou et seigneur de Champtoceaux. « Le reste », précisent Teddy Véron et Bertrand Delahaye, « était presque entièrement sous la juridiction de l’abbaye de Saint-Florent ». C’est en détournant la succession de Renaud Torench puis en prenant le château de Saumur (nouveau siège de l’abbaye de Saint-Florent et de ses dépendances) que Foulques III Nerra, petit-fils de Foulque le Bon, fait définitivement entrer le pays Mauge dans le comté d’Anjou. Pour protéger son nouveau territoire, il fait alors ériger les forteresses de Montrevault, Montjean et Beaupréau puis Montfaucon, Saint-Florent-le-Vieil, Maulévrier, la Séguinière et celle du rocher surplombant Bourg-Saint-Pierre (futur Cholet).

Le pays Mauge sous la couronne anglaise

Henri II Plantagenêt, descendant de Foulques Nerra, comte d’Anjou, de Tours et du Maine et duc de Normandie devient duc d’Aquitaine par son mariage en 1152 avec Aliénor d’Aquitaine puis est couronné roi d’Angleterre, en 1154. Le petit pays Mauge « se trouvent [alors] au centre [du plus grand empire d’Europe] courant de l’Ecosse jusqu’aux Pyrénées » soulignent Teddy Véron et Bertrand Delahaye.

Le découpage diocésain à l’origine du pluriel des Mauges

A cette époque, le territoire est couvert de forêts. Suite aux grands défrichements réalisés par les moines, et avec l’accord des seigneurs placés par le comté d’Anjou, des prieurés, des abbayes et même des préceptories du Temple (Gesté) s’implantent un peu partout dans les Mauges et organise la vie locale. Faisant fît du pouvoir temporel installé, les évêques se disputent la propriété des paroisses et bien sûr les taxes et prélèvements qu’ils peuvent en tirer. Les villages de l’ouest dépendent de l’évêché de Nantes, tout le sud est resté sous l’autorité épiscopale de Poitiers, le reste du territoire appartient au diocèse d’Angers sauf les dépendances de l’abbaye de Saint-Florent-le-Vieil dont les villages alentours et la paroisse de Saint-Macaire. En effet les moines du Mont-Glonne, profitant de l’inconstance du pouvoir spirituel, falsifièrent une bulle du pape Jean XVIII pour faire admettre aux autorités religieuses qu’ils ne dépendaient d’aucun évêque et n’avait donc de compte à rendre qu’au Saint Siège. Cet état de fait perdurera jusqu’à la révolution au nez et à la barbe des trois diocèses voisins.

Subdivisés dès les XIIe et XIIIe siècle en archidiaconés puis doyennés, les diocèses ajoutent alors davantage de confusion territoriale dans le pays Mauge. Ainsi, Jallais est consacré siège du doyenné constitué, dans le diocèse d’Angers, des paroisses de Basse Mauge et de celles de Haute Mauge. L’union de la Basse et de la Haute Mauge est à l’origine du pluriel des Mauges. « Les frontières de ce doyenné sont un peu curieuses », racontent Teddy Véron et Bertrand Delahaye « même si elles respectent les limites des diocèses voisins de Nantes et de Poitiers [et du territoire exempt de Saint-Florent-le-Vieil], elles distinguent en revanche des Mauges, les villages de La Chapelle-Rousselin et de Saint-Lézin, qui appartiennent au doyenné de Chemillé. Encore plus surprenant, les paroisses de Chalonnes, Chaudefonds, Saint-Aubin-de-Luigné, Rochefort, Beaulieau, Denée, Béhuard, Mûrs et Erigné font partie de ce doyenné des Mauges […] réunissant des paroisses anciennement angevines à d’autres plus récemment intégrées à l’Anjou afin, justement, de les arrimer plus solidement à ce diocèse ».

Les Mauges capétiennes

Depuis sa consolidation par Henri II d’Angleterre, l’Empire Plantagenêt « indispose vivement la France voisine » indique Christophe Besler dans la Petite Histoire du pays des Mauges. Capétiens de France et Plantagenêts d’Angleterre vont entrer « en guerre ouverte au XIIIe siècle ». Le roi capétien Louis IX (futur Saint-Louis) achèvera de soumettre les zones rebelles en 1230 et 1234, signera la paix avec les Plantagenêts et placera le comté d’Anjou sous l’apanage de son frère Charles Ier d’Anjou en 1246, conformément aux vœux de leur défunt père, Louis VIII. Le roi d’Angleterre Henri III ne renoncera au titre comtal qu’en 1258/59. Les Mauges profitent alors d’une courte trêve avant la guerre de cent ans où elles seront à nouveau le terrain des affrontements franco-anglais. A cette époque, et comme le rapportent Teddy Véron et Bertrand Delahaye, le territoire des Mauges se limitent à sept sergenties évoquées en 1360 dans la collecte de la rançon du roi Jean II prisonnier des anglais : Saint-Florent, Montjean, le Grand et le Petit Montrevault, Beaupréau mais aussi Champtoceaux et Montfaucon. Christophe Besler ajoute: « Cholet n’est pas encore véritablement une ville des Mauges » ; la baronnie reste à l’aube de la Renaissance « une simple bourgade moins importante que Beaupréau, Mortagne ou La Ségunière ».

Le diocèse de Maillezais

En 1317, le diocèse de Poitiers jugé surdimensionné est fractionné en trois. Les villages du sud des Mauges dépendant jusqu’alors de Poitiers, vont passés sous l’autorité de l’abbaye de Maillezais (actuellement dans le sud Vendée) élevée au rang d’évêché. En 1648, le diocèse de Maillezais sera transféré à La Rochelle jusqu’à la Révolution.

Ruines de l'Abbaye de Maillezais
Ruines de l'Abbaye de Maillezais

Après le bon roi René

A la mort du bon roi René en 1480, l’apanage de l’Anjou cesse et le duché est transmis à son neveu le roi de France Louis XI rejoignant ainsi définitivement le domaine royal. Les Mauges entrent alors dans une longue aire de stabilité jusqu’aux troubles des guerres de religion qui encore laisserons sa population, meurtrie et radicalisée contre les huguenots qui devront se réfugiés à Saumur.

La Révolution

Les Mauges de 1789 expliquent Teddy Véron et Bertrand Delahaye ne constituent pas une société homogène, soudée et fermée sur elle-même, fruit d’une image longtemps véhiculée par l’historiographie du XIXe siècle […]. Ce n’est que progressivement que […] les querelles de clochers seront amenées à disparaître » dans le drame des guerres de Vendée. Comme toutes les paroisses consultées dans les cahiers de doléances, celles des Mauges ne se distinguent pas dans leurs revendications: abolition de la féodalité mais soutien à la monarchie, égalité, suppression de la corvée et des impôts (comme la gabelle), meilleure représentativité du tiers état, etc.

Après la prise de la Bastille, l’une des grandes mesures révolutionnaires est le redécoupage administratif de la France. Le 15 janvier 1790, l’Assemblée nationale Constituante défini 83 départements dont le nom est emprunté à la géographie locale et tiré le plus souvent des fleuves et rivières qui les traversent. Les Mauges sont placées dans le département « Anjou », renommé « Mayenne-et-Loire » le 4 mars 1790, puis définitivement « Maine-et-Loire » à l’été suivant. Les diocèses subissent un sort similaire et doivent s’encastrer dans la structure départementale. Enfin, nombres de petites paroisses ne dépassant pas « trois lieues de côté » sont supprimées au profit de leur voisine plus grande. Le territoire des Mauges s’en trouve clarifié, puisque les zones de marches vont disparaître, mais il n’est pas pour autant légitimé. A cette occasion, la paroisse de La Boissière (actuelle Boissière-du-Doré) ayant omis l’envoi d’un représentant à cette Assemblée se verra arbitrairement retirée de l’Anjou pour être placée dans le département de Loire-Inférieure au motif qu’elle dépendait du diocèse de Nantes. La Divatte ne constitua plus alors la frontière naturelle entre Anjou et Bretagne.

Scène de bataille des guerres de Vendée

1793 : l’unité dans un destin tragique

La constitution civile du clergé touche l’Eglise dans sa souveraineté et les paroissiens dans leur attachement à leur clergé. Le nombre croissant de curés réfractaires soutenus par la population locale dans l’Ouest est le signe d’un fort mécontentement des réformes imposées par le nouveau pouvoir. Les doléances de 1789 ne sont pas ou que partiellement honorées quand ce n’est pas une nouvelle vexation que l’Assemblée impose. Un vent de révolte souffle lorsqu’elle menace de déporter les prêtres réfractaires (sur dénonciation de 20 citoyens) et dépêche ces prêtres constitutionnels dans les paroisses des Mauges. La moindre mesure excède les populations locales.

La noblesse dépossédée de ses privilèges a dû également prêter serment. Un certain nombre de ses réfractaires sortis de l’armée royale cherchent à organiser une contre-révolution et complotent dans tout l’Ouest en vain. Le roi Louis XVI sera exécuté le 21 janvier 1793. Les monarchies européennes menacent la toute jeune République française.

La Convention doit organiser la défense du pays et met le feu aux poudres en décrétant la levée de 300 000 conscrits par tirage au sort. Des grondements se font entendre partout mais, dans les Mauges, c'est la goutte d'eau. Des émeutes éclatent à Cholet le jour du tirage au sort. Des coups de feu sont tirés, « quelques hommes tombent [et] la contestation va se muer en fureur… » raconte Nathalie Meyer-Sablé dans La Chouannerie et les guerres de Vendée. « La protestation gagne les hameaux de Bégrolles, Le May et Andrezé », la Vendée s’enflamme. A Saint-Florent-le-Vieil, les gardes nationaux sont violemment mis en fuite. Les guerres de Vendée vont précipiter les Mauges et ses voisins dans une guerre civile effroyable contre les abus de la République. Dans l’adversité, sa population va s’unir et consolider son esprit d’appartenance à ce pays autour de ses symboles et de ses héros emprunts d’un mélange de soif de liberté et de fièvre religieuse. Cet esprit d’appartenance aux Mauges va se propager dans le temps bien après 1793, notamment à la mémoire des dizaines ou centaines de milliers de victimes des massacres systématiques perpétrés par les colonnes infernales en 1794 dans ce secteur de la Vendée militaire.

Statue de vendéen
Monument aux morts du Fief-Sauvin

Reconstruction et souvenir vendéen: la cohésion d’un territoire

De ce destin tragique commun est peut-être née une certaine unité de ce qu’on appelle aujourd’hui les Mauges. Teddy Véron et Bertrand Delahaye étayent ce point : « L’identité des Mauges résulterait bien alors du traumatisme causé par le soulèvement et les massacres, mais surtout de la longue fabrication d’une mémoire de ces événements aux XIXe et XXe siècles organisée autour de quelques grands hommes et de grands lieux ».

Au XIXe siècle, Napoléon Bonaparte organise l’administration préfectorale. Beaupréau devient chef-lieu d’arrondissement en 1801 pour plus d’un demi-siècle. Cholet ayant connu un fort développement économique est jugée plus apte à recevoir l’administration centrale de l’arrondissement et devient sous-préfecture du Maine-et-Loire en 1857.

Maugeois par un sentiment d’appartenance

Les frontières actuelles des Mauges restent donc un concept flou et lié au sentiment d’appartenance de chacun comme peuvent l’exprimer les nantais vis-à-vis de la Bretagne. Pour tenter malgré tout une cartographie des Mauges, je me suis appuyé sur ma propre expérience du secteur et de publications sur le sujet.
Foule de MaugeoisLe sentiment d'appartenance aux Mauges est évident et très ancré dans les cantons de Montrevault, Beaupréau et Saint-Florent-le-Vieil. Cholet et ses trois cantons sont maugeois. L’influence persiste dans les Deux-Sèvres voisines à Saint-Pierre-des-Echaubrognes ancien territoire du Maine-et-Loire jusqu’en 1823. Le Puy-Saint-Bonnet, connais le mouvement inverse en s’associant en 1973 à Cholet. De même, les quelques fermes de l’est de la Regrippière (Loire-Atlantique) issues d’un démembrement de La Chaussaire en 1891 sont historiquement des Mauges. Mais leurs habitants le ressentent-ils ainsi ?

Le Choletais : un concept révolu ?

L’arrondissement de Cholet pourrait correspondre à une idée admise des Mauges. Rien n’est moins sûr : je prends en exemple le ressenti d’une habitante de Liré qui se revendiquait catégoriquement hors des Mauges et se demandait au nom de quoi elle devrait leurs appartenir. Il ne lui paraissait pas évident que Liré fasse parti du choletais et encore moins des Mauges. Il est vrai que Joachim du Bellay évoque la douceur angevine mais pas l’air maugeois. Pourtant au moins une entreprise liréenne contient « Mauges » dans sa raison sociale, de même que dans les communes voisines de Bouzillé, Saint-Laurent-des-Autels ou même La Boissière-du-Doré en Loire-Atlantique. Dans Les Cahiers des Mauges n°5, Anthony Barbarin évoque avec justesse les bassins de vie qui prennent en considération les facteurs socio-économiques et culturels d’un territoire. Ainsi tout le canton de Champtoceaux est sous l’influence d’Ancenis, d’où probablement des sentiments d’appartenance mixtes. De même les communes de Tillières et La Chaussaire sont tournée vers Vallet, Saint-Crespin-sur-Moine vers Clisson. A l’approche du Layon, le sentiment d’appartenance aux Mauges est mitigé si bien qu’on ne sait pas franchement où les Mauges s’arrête à l’est. Saint-Laurent-de-la-Plaine est tourné vers Chalonnes-sur-Loire alors qu’enfin Tiffauges comme Saint-Lambert-du-Lattay sont tournées vers les Mauges. L’Association l’Histoire des Mauges ou A.H.M. inclus, sur son site Internet, dans la liste des cantons des Mauges, celui de Chalonnes-sur-Loire où j’ai d’ailleurs acheté Les Cahiers des Mauges n°5. Qu’en est-il de cette appartenance sur place ?

Le Pays des Mauges : un nouveau visage

L’intercommunalité qui s’organise justement autour de ces bassins de vie bouleverse à l’heure actuelle la carte des Mauges. A sa création, le nouveau Pays des Mauges associa les communautés de communes qui correspondaient grosso modo aux anciens cantons ruraux compris dans l’arrondissement de Cholet. La communauté de communes de la région de Chemillé est cependant rejointe par la Salle-de-Vihiers (canton de Vihiers) et plus récemment par Chanzeaux et Valanjou (canton de Thouarcé). Le schéma des trois cantons Choletais s’est éclaté en deux nouveaux ensembles intercommunaux. Ainsi, Coron, La Plaine et Somloire (canton de Vihiers) ont rejoints le Pays des Mauges via leur participation à la communauté de communes du Bocage (au sud-est) repoussant un peu plus la frontière est. En revanche La communauté d’agglomération de Cholet (dont le May-sur-Evre et La Romagne) n’adhère pas au pays et exclus de façon inattendue le poumon économique des Mauges de ce nouvel ensemble territorial coopérant. Enfin, le canton de Chalonnes-sur-Loire participe au Pays de Loire en Layon avec ses voisins de la communauté de communes Loire-Layon sur la rive droite de la Loire et n’entretient donc pas de partenariat avec le Pays des Mauges.

Quelle capitale pour les Mauges ?

Il est de coutume de qualifier Cholet de capitale des Mauges. Elle en est incontestablement le poumon économique et, selon Teddy Véron et Bertrand Delahaye, à l’origine de la reconstruction de toute la région après sa destruction post-révolutionnaire. Certains maugeois verraient mieux Beaupréau ou plutôt Beaupreau comme capitale « du cœur » de leur territoire. A vrai dire, il n’existe pas de capitale officielle des Mauges comme à l’époque du pagus medalgicus qui ne connaissait pas de cité centrale.

Une carte pour mieux voir

De cette petite analyse du territoire des Mauges, j’ai constitué la carte géographique jointe à cet article. Elle donne une idée de sa réalité actuelle. A la fin du dossier sur les frontières des Mauges, Les Cahiers des Mauges n°5 illustre leur propos par une carte des nouvelles paroisses des Mauges issues de la restructuration du diocèse d’Angers en 1998. A part les communes de Chanzeaux et Valanjou, elle se superpose presque parfaitement à l’union du Pays des Mauges et de Cholet agglomération. Ce découpage religieux hérité comme le découpage administratif de l’histoire de ces habitants nous montre à quel point l’identité des Mauges est vive malgré l’incertitude de ses frontières et le risque de dislocation face à l’attraction grimpante des centres urbains que sont Nantes et Angers.

Cliquer pour visualiser la carte au format PDF

Pour conclure

De part leur histoire et leur position frontalière, les Mauges semblent s’être bien souvent retrouvées seules face à leurs voisins angevins, poitevins ou bretons en perpétuelle bataille, aux invasions successives ou aux pouvoirs autoritaires. De leurs reconstructions successives et de leur affirmation parfois assimilée à une fermeture d’esprit ou à un repli sur soi et qui leurs a value une hypothèse étymologique farfelue - « Mauges » vienderait de « mauvaise gens » - elles ont probablement tiré leur esprit d’entreprendre et de coopération sur un territoire mixte.


Bibliographie :
Les Cahiers des Mauges (numéro 5), Un pays à géométrie variable, Carrefour des Mauges, 2005
Christophe Besler, Petite histoire du pays des Mauges, Geste éditions, 2002
Yves Naud, Un arbre, deux clochers, une histoire, à compte d'auteur, 2007
Nathalie Meyer-Sablé, La Chouannerie et les guerres de Vendée, éditions Ouest-France, 2007

Un commentaire

  • Les auteurs divers donne comme origine de , du Bronze, du Charbon, du Souffre;Mais Tristan Martin , ne parle pas des aurières voisines de sa propiété, et C. Port n'a pas vu l'or. J'ai un article à ce sujet '' sur Medalgicus ''.

Laissez votre commentaire

En réponse à Some User